Le 10 septembre 1966 au soir, un samedi, je regarde la télé tout en écoutant la radio. Vers 22 heures, un flash spécial sur Europe 1 m'apprends la tentative de suicide de Johnny. C'est un choc, jamais je n'avais imaginé que Jojo pourrait en arriver là. Je passe une mauvaise nuit, mais au matin les nouvelles sont plus rassurrantes. Je me rappelle les paroles de "Je l'aime" adaptation de "Girls" des Beatles, sortie vers mars 66 dans lequel Johnny disait: "Les défaites de la vie marque un garcon pour longtemps, le saura-t-elle quand je serai mort". Johnny est hospitalisé à Paris dans le 10è.

Le lundi 12 je suis à Paris et je passe devant l'hopital où des dizaines de fans sont rassemblés, beaucoup pleurent en silence. Ce jour là je mesure l'emprise de Johnny sur ses fans. Cette vision est aujourd'hui gravée dans ma mémoire.

Aprés Johnny ira faire une cure de repos en Suisse et, comme toujours quand il est au plus bas, il va donner un formidable coup de pied pour rebondir tel un phoenix.

Il change radicalement son répertoire qu'il va faire découvrir lors du Musicorama du 18 octobre jouant sa carrière à pile ou face.

Quelques jours avant ce Musicorama, il a fait une télé en direct du nord de la france (Douai je crois). C'était "Tilt Magazine", première émission présentée par un jeune journaliste sportif qui virait aux variétés: Michel Drucker. Johnny chanta "Noir c'est Noir" dans un costume blanc à rayures noires. Un véritable choc.

Le 18 octobre, j'ai suivi ce Musicorama à la radio Europe 1 commenté par Hubert Wayaffe. Je sentais qu'il allait se passer quelque chose ce soir là.

Johnny attaqua par "Les Coups" puis beaucoup de chansons de son dernier album "La génération perdue". Très peu de chansons lentes, beaucoup de rythmes et sur la fin le choc. Après "Maintenant où jamais", il enchaina immédiatement sur "Jusqu'à minuit" et il créa pour la première fois "Confessions", demandant aux filles si elles voulaient l'aimer, si elles voulaient faire l'amour avec lui. L'ambiance était démente, Hubert expliquant que les filles prenaient la scéne d'assaut et que les gardes du corps étaient summergés. J'ai vécu ce moment à la radio comme une trés grande victoire de Johnny, mais dans la salle celaa devait etre terrible. Il y eu aprés "Noir c'est Noir" .

J'avais gardé mon idole. Elle continuait et je pouvais poursuivre mon rêve avec elle...

Très très grand moment.