Et puis je sais
        1991 (Patrick Bruel)



        Et puis je sais tous ces mots qu'on ne dit pas
        Et puis je sais tout ce que j'aurais pu faire
        A défaut de me taire
        Quand j'approchais l'enfer

        Et puis je sais les sourires qu'on invente
        Les mains glacées,
        Les longues heures d'attente
        Et puis je sais les matins fatigués
        Par trop de mots gâchés
        Trop de rêves envolés

        Et puis je sais qu'il y a eu des colères
        Des cris lâchés, des mots lancés en l'aire
        Et puis je sais tout ce que j'aurais pu dire
        A défaut de souffrir
        Quand je les voyais venir

        J'ai crié tant de fois pour qu'on m'entende mieux
        Si souvent maladroit, si souvent malheureux
        J'ai garé mes angoisses sur des parkings de haine
        J'ai payé des ardoises bien plus chères que mes chaînes
        Mais je sais qu'on ne pardonne rien
        A qui se trompe de destin
        Sur ce drôle de chemin

        Et puis je sais

        Et puis je sais ce jouet trop fragile
        Qu'on ne donne jamais mais qu'on te prête facile
        Et puis je sais toutes ces nuits inquiétantes
        La peur collée au ventre
        Pour remonter la pente

        Et puis je sais les silences entendus
        Et puis je sais toutes ces choses qu'on ne fait plus
        Si j'ai glissé sur des lits de hasard
        Dans quelques nuits trop noires
        Pour quelques heures d'espoir

        J'ai essayé de vivre au milieu des remords
        J'ai tenté de survivre quand on me croyait mort
        Si j'ai cru pour de bon aux amitiés poussières
        Chercher la solution au fond de quelques verres
        C'est que j'avais peur, que les autres me voient
        Comme je vois les autres, j'avais si peur de moi

        Et puis je sais...



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